mercredi 8 mai 2013

Super Connard !

"Hé vous m'reconnaissez ?? Mais c'est moiiiiiiiiiii qui prend ostensiblement les gens pour des cons et qui me crois au-dessus de tout... J'suis SUPER CONNAAAAAAAAAAAARD" !
... Vous connaissez, hein ?

Bon.
Alors moi j'ai rencontré Super Connard il y a deux semaines.
Assez folklo à raconter. Un peu moins drôle à vivre.

Jean-Pierre de son prénom (en référence à Bacri... le mec blasé de tout) est un homme, la petite trentaine. Bonne situation professionnelle, aisé financièrement.
J.P de son diminutif, vient de vivre une séparation difficile après cinq ans de relation.
De son propre avoeu, le deuil était déjà fait depuis plusieurs mois.
Il est donc prêt à sauter de nouveau le pas de la vie de couple, à condition qu'il tombe amoureux.

Comme beaucoup de trentenaires célibataires, Super Connard est inscrit sur Adopteungroscon.com.
Comme beaucoup de ses congénères, il est connecté environ 17h par jour (les 7h restantes sont réservées au sacro saint sommeil).

Je converse donc avec cette personne, et très vite une complicité se crée.
Très vite, il est évident que notre relation sera purement sexuelle.
On le sait, on se le dit avant même de se voir.

C'est donc tout naturellement qu'un samedi, après un café dans la brasserie d'en bas, on finit les quatre fers en l'air dans mon appartement, à donner un peu de tonus auditif à tous mes voisins.
(Heureusement la St Glinglin, c'est pas souvent avec moi).

Comme on n'est pas des animaux, on a eu le temps de se connaître un minimum et de constater que le courant passe bien, tant charnellement que neurologiquement.
C'est donc naturellement qu'on garde contact, J.P et moi.

Il est originaire du Sud-Ouest, et descend se ressourcer toute la semaine.
S'ensuivent des conversations SMStiques à bâtons rompus, de jour comme de nuit, échanges pouvant aller jusqu'à 300 textos / jour.

Au bout d'une semaine, mon "cher et tendre" rentre de son Sud, et on décide de passer la nuit ensemble. Chez moi.
Pour fêter les retrouvailles.
Du cul au programme donc, mais pas que.
Parce que les textos figurez-vous, ça rapproche.
Ouais ouais, on a eu le temps de se découvrir, d'apprendre à se connaître, de comprendre l'autre aussi.

Hier donc, c'était le D-Day.
Celui qu'on prépare telle une adolescente prépubère (on ne se refait pas), on prend une douche, on se fait belle, on se retrouve.
C'est censé être cool, doux, tendre.

Mais pas du tout en fait, car Jean-Pierre s'est transformé en Super Connard le temps d'une journée.
J'ai en face de moi quelqu'un d'imbu de lui-même, hautain, à la limite du supportable.
Alors Super Connard, clairement, il a tout vu tout lu tout entendu, son avis se doit d'être universel, et chaque personne n'allant pas dans son sens est un imbécile.
Je vous passe les précisions "clichés" en pagaille (Chasseur et fils de chasseur, de bonne famille, ne sachant pas déléguer car lui seul sait bien faire les choses...) Un pur moment de bonheur !
Ou pas.

Etant donné que le Connard, malgré le fait d'être très agaçant, est un amant formidable, je décide de lui sauter dessus afin qu'il arrête de débiter des conneries, mais aussi pour satisfaire ma pulsion sexuelle (oui bah on n'est pas des animaux, mais quand-même quoi !!!)
Alors on baise.

Et après cette chevauchée fantastique, force est de constater qu'on n'a plus 20 ans, et qu'à 2.30 AM, il est temps de recharger les batteries.
Alors on file au lit. On éteint les lumières.
Il n'a pas de geste tendre envers moi. Waterloo morne plaine, ne vois-tu rien venir, tout ça tout ça !
Aucun. Pas une caresse. Pas un mot. Pas un bisou.
Il se met de son côté et ne me souhaite même pas "bonne nuit".

Et là, le sketch commence :
Moi : ** TOUX ** (mais genre la toux de tapette en mode toussotement quoi).
Lui : "Oh non mais putain mais t'es pas guérie en fait, j'sais pas, soigne-toi, bois de l'eau PFFFFFF".
(précision : j'ai eu la crève la semaine dernière).
Moi : "???" (abasourdie)
(silence.)
(réflexion.)
"Tu te fous de ma gueule ??"
Lui : "Ben non mais pffff c'est pénible quand-même !!! j'ai sommeil MOI"
Moi : "..." (ma tête : "toi mon gars, t'as intérêt à la fermer à partir de maintenant sinon ça va clasher sévère").

10 minutes plus tard...
Moi : *** petit ronflement gentil cause j'ai un peu la gorge prise ***
Lui : *** SIFFLEMENT ***
"PUTAIN NON MAIS EN PLUS ELLE RONFLE !!!"
Moi : "..." (dans ma tête : "Toi. Demain. J'te fais payer ça").

4h plus tard (donc 7AM) :
Moi : ** Ouvre un oeil et regarde l'heure"
Lui : "Ha t'es réveillée !!!! :)))))"
Moi : "Ouais. J'suis désolée j'ai dû ronfler un peu cette nuit..."
Lui : "Ouais bah c'est rien de le dire, en plus c'était pas cool, tu sais qu'un jour j'ai dégagé une nana de mon lit le lendemain matin parce qu'elle avait ronflé toute la nuit. Cette conne n'avait fait aucun effort pour s'arrêter"
Moi : "Bah ce qui est bien, c'est que je peux constater qui est vraiment la personne qui m'a envoyé cette tonne de SMS si charmants, et en conclure qu'il y a un gouffre entre la vie et le ressenti.
Et que ton seuil de tolérance est à peu près au niveau de la mer".
Lui : "Ha Ha Ha. C'est pas faux. Le côté positif, c'est que je ne peux que m'améliorer"
Moi : "Ouais en même temps, si à trente ans, t'en es toujours là, je crains pour toi qu'on ne puisse rien y faire et que tu finisses vieux et con".
(...)

Bref.
Je l'ai littéralement pulvérisé rapport à son attitude irrespectueuse et inappropriée.
J'ai eu l'impression qu'il s'en tapait complet.

Je lui ai proposé de partir s'il n'était pas content.
Il n'a pas refusé.

C'est la première fois de ma vie que je me sens comme la dernière des catins qu'on aurait baisée au coin d'un bois. Je le lui ai dit.
Il ne s'est même pas excusé.

Je ne m'explique pas la différence de comportement entre la première entrevue, les milliers de SMS échangés, et cette nuit.
J'en suis restée bouche bée une partie de la journée.
Sa seule excuse a été de me dire qu'il ne savait pas être tendre / affectueux s'il n'a pas de sentiments.

J'ai été une pute gratos la nuit dernière.
Et je me sens sale et bernée.
Encore une fois, ce n'était pas le bon. Pas même "un" bon.
Encore un queutard manipulateur.

Super Connard, merci de me faire me sentir comme la dernière des merdes.
J'avais besoin de ça en ce moment.
Au top.

Chacun sa merde OK.
Mais marre d'écoper de celle des autres !

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