mardi 15 octobre 2013

Le cours de la vie

Parce qu'il y a autre chose de plus important que les connards que je croise dans ma vie.
Parce qu'outre les anecdotes à la con, les peines de coeur, les désillusions, il y a juste la vie.
Et la mort.

Il y a à peine un mois, on apprenait que ma tante, Do, avait un cancer du foie et du poumon. Métastasé.
Elle a fait le choix d'évincer les traitements lourds.
Le médecin lui donnait entre un mois et un an d'espérance de vie.

Lorsqu'on m'a appris sa maladie, je me suis pris une grosse gifle.
Do, la personne de ma famille dont je me sentais le plus proche, celle avec qui on avait une multitude de points communs.
Do la fêtarde, la joyeuse, ma tata à qui je pouvais tout raconter en sachant qu'elle ne me jugerait pas.
Celle qui me regardait avec des grands yeux, qui me trouvait belle. Qui me disait que je lui faisais penser à sa mère.
Do allait mourir et je ne m'y attendais pas.

Il y a une semaine, mon père m'a appelée pour me dire qu'elle se sentait faible et qu'elle l'avait appelé en pleurant. En demandant quand je descendrais sur Nice. Parce qu'elle voulait me voir.
J'ai aussitôt prévu de m'y rendre. Deux semaines plus tard.
J'ai pris mes billets, j'ai envoyé un SMS à Do. Pour lui demander de tenir le coup parce que je débarquais dans quinze jours.
Elle m'a promis qu'elle tiendrait.

... Elle est partie deux jours plus tard.

Je n'ai pas eu le temps de lui dire tout ce que je voulais, même si elle le savait.
J'aurais voulu lui dire au revoir, la faire sourire, lui dire que tout irait bien, l'embrasser. Une dernière fois.

Ils l'enterrent demain.
Et moi je suis sur Paris. Parce que je ne peux pas faire autrement, parce que les billets coûtent une fortune.
Parce que j'avais tout préparé pour descendre la semaine prochaine.

Cette putain de vie qui aura notre peau à tous.
C'est lourd. C'est triste. Une putain de tristesse qui m'envahit et me déchire le ventre.
Le prix à payer quand on est loin de sa famille.

Quelle salope cette injustice.

Mais au moins, où qu'elle soit, elle ne souffre plus.
Ma tata adorée, je porte tes boucles d'oreille sans les quitter depuis le 22 août.
Le jour où j'ai appris que ta vie venait de basculer subitement.
Et tu seras toujours dans mon coeur et dans ma tête.

Et je te vengerai en bouffant la vie, sois-en convaincue.

R.I.P ma petite Tatie.
Je t'aime.